Une odeur salée, embruns de la majestueuse étendue venait saluer ce début de matinée. Les rues, encore fraîchis était inanimées. La seule activité était le marché du port se m'étant encore en place à cette heure. C'était un tout petit village, aux sentiers battues. Mais ils avaient amarrés là pour remplir les soutes avant de partir hors de l'ile.
Pourquoi ? Glingal était bien partie pour garder le secret. Elle marchait dans l'allée, relevant un peu de poussière, que le soleil levant venait s'amuser à illuminer. Les cheveux relevés, elle s'approchait d'un pas décidé du bateau. Un voilier blanc, d'une taille moyenne. Il était amarré là, balançant sur les vagues, qui voulait comme se moquer de cette coquille de noix. Cette coquille de noix justement, avait les voiles rabaissaient et on pouvait y voir déjà quelques marins en sont bords se préparer au départ de cette fin de matinée. Autour de lui, l'infiniment bleu se révéler, la brume s'enfuyant paresseusement des berges.
Pour rejoindre le bateau, elle pris la direction du ridicule marché, se voulant de trois ou quatre commerçants pour une ville d'une trentaine d'habitants. Pour la plupart ils ne vendaient que du poisson. Mais pour l'heure il n'y avait que des étalages vides, ou alors quelques poissons, la bouche ouverte et le regard trahissant une affreuse mort, les branchies ouvertes. Un œil perdue dans le vague venait orner de-ci de-là les planches de bois, vouaient aux mouches. Elle pressa la marche, pour arriver enfin à son but. Elle regarda ce moyen de transport dubitative.
<<<Ni les hérons plongeurs, ni les vieux matelots>>
* Encore... Je ne savais pas que je croyais dans les prédictions*
Bien qu'elle ne fit que penser elle sourit, seule, ce petit rictus moqueur pour elle-même venait tirer ses lèvres alors qu'elle était seule sur la rive.
Elle entrepris de monter sur le pont quand elle se surpris à murmurer:
-Le soleil vient briser ses rayons sur leur cime...
<<-Comme un soldat vaincu brise ses javelots
Elle se retourna, mais elle ne vit personne, certainement son imagination... La veille une vieille femme lui avait pris la main, sans lui demander son avis, d'ailleurs elle ne lui avait pas demandé son avis non plus quand elle avait abandonné sur une rive cette passagère clandestine. La femme lui avait pris la main pour lui réciter ce Poème. Mais lorsqu'elle l'avait abandonnée là, elle avait pris une voix d'outre-tombe et en colère avait prophétisé:
<De tes douleurs sans borne, ange du ciel tombé.
Tu porte dans ta tête et dans ton cœur deux mondes. >>
Elle eu froid dans le dos en y repensant, comment pouvait -elle connaitre son nom ?
* Non en y réfléchissant, elle a surement du fouiller dans mes affaires. Les clandestins sont aussi des voleurs... Mais alors.. ? *

Elle se précipita vers ses quelques sacs... non tout y était, elle soupira rassurée.
Elle décida d'oublier ce que la femme avait dit, à tort, le soir même on annonça que le navire avait sombré.