La solitude. Toujours la solitude. Pourtant, n'étais tu pas venu pour parler et découvrir les secrets d'autres gens? Pour cela, il faut parler. Parler aux autres. Et pas les fuir. Ne pas chercher à te retrouver avec toi même, Kilian. Tu sais toujours comment ça finit. Tu finis toujours par aller dans des endroits saugrenus, et boum. Moi, ta conscience, je me mets à te parler. Pourquoi marches tu de plus en plus vite, Kilian? Pour essayer de t'échapper? Mais d'échapper à quoi? A moi, cette voix qui te parle dans ta tête? Mais je suis toujours avec toi. On ne peut s'échapper de soi même Kilian. Et pourtant, je le sais, puisque je suis toi, je le sais que c'est ton désir le plus cher. Oui je sais que sous ton apparence aristocratique tu rêves de déguerpir. De connaître une autre vie. Mais tu ne peux te détacher de ce que tu es. De cette apparence proprette. De ton veston sans manches noir, de cette montre à gousset qui dépasse, des boutons dorés. De cette chemise blanche qui fut impecable, de ce pantalon de costume noir retombant élégemment sur tes chaussures de cuir verni. Et surtout, surtout, tu ne peux te détacher de ton chapeau. Ce cher chapeau haut de forme. Quand tu le retires, tu n'as plus l'impression d'être toi. Il t'accompagne partout. Quand tu ne l'as plus sur la tête, tu deviens fou. C'est l'autre toi qui arrives, n'est-ce pas Kilian.
Mais regarde toi. Tu es tout taché. Ce rouge tirant sur le marron... Est-ce du sang Kilian? Non, je sais bien que tu ne t'es pas mutilé. Tu aimes trop ta peau blanche délicatement nacrée pour cela. Cependant, c'est bien du sang. Il en reste un peu sur tes joues, Kilian. Oh, mais j'y suis. C'est le sang que le gardien, le blond, là, Sven Vortruc, t'as barbouillé dessus dans le couloir tout à l'heure. Et toi, tu n'as pas réagi. Tu as gardé la tête haute. Alors que ça te révulses, n'est-ce pas Kilian? Ca te répugne. Le sang, tu n'aimes pas ça. Mais tu n'as pas réagi non plus quand on t'as condamné à aller ici. Pourquoi? Parce que tu t'ennuyais. Eh bien bravo, Kilian. Pour l'ennui, c'est sûr. Tu es paré. Mais préfères tu la peur à l'ennui? Cette angoisse sourde qui te remues les entrailles depuis que tu es arrivé? Cette envie de vomir qui te tirailles dès que tu te lèves le matin? Non, Kilian, attends... Et voila. Tu t'es appuyé contre le mur, contre cette glace noircie, et tu vomis, tu vomis. Tu ne peux plus t'arrêter. Pourquoi craquer maintenant Kilian? Parce qu'il n'y a personne? Bonne idée. De toutes façons, lorsqu'il y a du monde, personne ne se doute jamais que tu as peur. Pourquoi? Parce que tu es un exellent comédien pardi. Tu dissimules toujours tout. Et tu le fais à merveille. Personne n'as jamais percé ton petit jeu. Pour tout un chacun, tu n'es qu'un aristocrate méprisant, qui se croit au dessus de tous. Qui n'as pas peur. Peur de rien. A qui on est sensé apprendre la vie. Tu veux que les gardiens ne comprennent pas pourquoi tu n'as pas peur. Tu veux qu'ils se cassent la tête sur ton compte. C'est vrai, tu te crois au dessus d'eux. C'est vrai, tu es un aristocrate méprisant. Par contre, tu as déjà peur. Tu regrettes, oh oui tu regrettes de t'être laissé embarquer ici. Quelle famille affreuse que de t'avoir envoyé ici.
Et pendant que je te parle, Kilian, tu te demandes si tu n'aurais pas mieux fait d'aller en hôpital psychiatrique. Au service des débiles. Ils sont fous mais ils ne sont pas méchants. Ils ne t'auraient pas fait de mal. Et tu aurais pu parler tout seul à ton aise. Ici tu es obligé de m'écouter, moi, ta conscience, sans pouvoir réagir. Mais... Que fais tu Kilian? Tu cours? Tu cours dans cette grande galerie? Au milieu de toutes ces statues brisées, de tous ces cadres brûlés et de ces miroirs noircis? On se croirait dans un mauvais conte pour enfant. Quelque chose destiné à les effrayer. Et quelque part, tu es encore un enfant. Tu n'as pas fini de grandir. Il y a tellement de personalités en toi qu'elles n'ont pas toutes pu grandir à la fois... Et si tu laissais l'enfant qui est en toi s'épanouir? Si tu faisais un retour en arrière? Après tout, tu es seul. Personne ne peut savoir que tu es ici. Tu n'as pas le droit de t'y trouver? Eh bien soit. Tu y es de toutes façons. Allez Kilian. Tu cours déjà si bien. Un petit enfant ne l'aurait pas mieux fait. Redeviens l'enfant que tu étais Kilian. Cesse de vomir, et joue avec toutes ces statues. Allez Kilian.
JOUE!
"Je... Non... Je..."
Tu tombes, Kilian. Que fais tu par terre? Ah, tu essayes de lutter contre moi, ta conscience? Contre moi? Mais tu ne le peux aps Kilian, tu le sais! On ne lutte pas contre soi même. C'est impossible! Succombe, Kilian! Laisse l'enfant qui est en toi prendre le dessus! Tu ne contrôles plus ton esprit! Tu es fou, Kilian! Tu es un monstre! Ne t'inquiètes pas, l'aristocrate que tu crois être reviendras. Un jour ou l'autre. Mais, Kilian. Mesure ta chance. Un enfant, ça n'a peur de rien. Ca prends tout comme un jeu. Redeviens un enfant, Kilian.
"TAIS TOI!"
Au centre de la galerie, on pouvait distinguer une forme, recroquevillée en position foetale. Les deux mains autour du crâne, occupé à gémir. Son chapeau haut de forme était tombé. Kilian perdait le combat intérieur qu'il menait contre sa folie. Il se laissait envahir. Bientôt il serait trop tard. Schyzophrénie, dédoublement de la personalité, avaient dit les docteurs. C'était bien plus grave que cela. Kilian allait laisser son esprit dans un coin pendant que sa personnalité de gosse prendrait le dessus. Si quelqu'un le voyait dans cette situation, qui sait ce qui pourrait arriver? Dans un mouvement désespéré, le jeune homme s'arc-bouta, tentant vainement de faire sortir la petite voix qui le harcelait à l'intérieur de sa tête. Bien sûr, personne ne pouvait entendre cette voix. C'était la première crise qui le prenait depuis qu'il était ici. La dernière crise aussi violente remontait à quand il avait frappé son père. A croire que ces crises ne survenaient qu'en cas de choc émotionnel intense. Mais après avoir été sur le lieu du meurtre de cette Fox Saylor, Kilian perdait à nouveau ses repères. Pff. Comme si on pouvait en avoir dans cette prison. Soudain, Kilian cessa de gémir. Il s'écroula sur le sol. Quelques minutes plus tard, il ouvrait les yeux, complètement calme. Il se leva et observa les alentours. Tout était brûlé. Mais où était il? En tous cas, c'était un merveilleux terrain de jeux! Poussant un cri de joie, il commença à escalader une statue, en riant. Oh, oh. La conscience avait gagné. Bye bye Kilian. Et bienvenue au pays des fous.
Temps consacré au forum:1 à 2 fois par semaines environ.
Comment avez-vous connu Les chroniques des Nouvelles Terres ? Me balançant au gré du vent, j'ai soudain senti une odeur divine m'attirant irrésistiblement. J'ai alors chu sur ce magnifique monde virtuel et... Oui bon d'accord c'est Vic qui m'a fait découvrir. (Et arrête de me frapper.)
Avez-vous la preuve qui montre que vous avez pris le temps de lire le règlement? [Validé par Alix]
Quelque chose à ajouter ? Pantoufle.
A vous de jouer pour lui.
Prénom: Stella
Nom: Deschamps
Âge: 20 ans
Sexe: Féminin
Famille: Père marin, mère poissonière. Une Soeur.
Profession ou métier : Domestique et garde du corps.
Peuple : Demi elfe
Dernière édition par Stella Deschamps le Ven 29 Oct - 13:50, édité 1 fois
Cet aventurier, c'est Invité
Invité
Sujet: Re: Stella Deschamps Ven 29 Oct - 10:43
Et bien Stella =) je te souhaite la bienvenue, rien ne manque, donc tu peux jouer, je te valide dès à présent =D
Cet aventurier, c'est Invité
Invité
Sujet: Re: Stella Deschamps Ven 29 Oct - 13:35
Ah, Bragafouek ! Merci de la rapidité! Je crée un topic pour monter sur un petit bateau, c'est ça?